Le cinéma communautaire selon Michel Gondry


Un drap dressé au détour d'une rue, les spectateurs se massent. Dans la nuit urbaine la dernière et unique séance débute. Les auteurs du films sont présents, ce sont ceux qui regardent.
Cette scène est le final du film de Michel Gondry, Soyez sympa, rembobinez. Elle résume la conception que son auteur se fait du cinéma comme un art du plaisir collectif.
Gondry explique que, parfois, il aimerait créer une communauté artistique faite de personnes d'un quartier ou d'un village venant de tout horizon, qui se réunirait régulièrement pour faire des films. Parce que ceux qui réalisent et ceux qui regardent sont sensiblement les mêmes, ce cinéma de quartier s'identifierait à des films de familles. Communautaire, ce cinéma l'est en réunissant des personnes venant de partout pour vivre des moments de création, de plaisir et de convivialité. Démystifier le cinéma, l'ouvrir au plus grand nombre, réunir des gens au delà du simple lien de voisinage, c'est simple d'accord, mais pourquoi pas essayer...

«J’avais ce projet secret d’un jour récupérer un de ces cinémas et de créer une communauté avec n’importe qui : des sdf, des adultes, des enfants, tous ceux qui voudraient bien s’y joindre et qui étaient a-priori voisins. De leur filer une caméra, de les laisser tourner tout ce qu’ils voulaient et, au bout d’une semaine, de projeter le résultat. En cotisant, avec chacun qui donnerait ce qu’il pourrait donner afin de retourner la semaine suivante. Et, donc, chaque semaine, il y aurait un film de quartier qui serait vraiment comme un film de famille, mais élargi au quartier. Et les gens apprécieraient parce qu’ils se verraient dedans et ils verraient aussi le fruit de leur travail, leur propre créativité. Je pense que cela fonctionnerait.»
Michel Gondry

Rédigé par clap clap cinoeil

Publié dans #Articles

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